Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/45

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j’épiais son ombre croissante ! Pendant les prières des vêpres, avec quelle joie je considérais les teintes d’or et de pourpre qui brillaient au travers des carreaux de la grande fenêtre de l’église ! Il était impossible de voir une soirée plus propice : elle était calme et obscure. Le jardin était désert, on n’y voyait pas une figure humaine ; aucun pied ne retentissait dans les allées solitaires. Je hâtai ma marche ; tout-à-coup je crus entendre le bruit d’une personne qui me suivait, je m’arrêtai : ce n’étaient que les palpitations de mon propre cœur que je distinguais dans le profond silence de ce moment fatal. Je posai la main sur ma poitrine, comme une mère qui cherche à pacifier son