Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mots. Ne souffrez point que vos habitudes prennent le dessus sur votre caractère. Confiez votre délivrance à moi et aux instrumens avec lesquels je suis forcé de travailler, et ne doutez point que la main qui trace ces lignes ne serre bientôt celle d’un frère heureux et libre. »

Je lus et relus plusieurs fois dans ma solitude ces lignes, et plus je les relisais, plus je sentais s’élever dans mon âme des doutes et des inquiétudes. Ma confiance diminuait à mesure et dans la même proportion que celle de mon frère semblait augmenter. Il y avait un contraste effrayant entre sa position indépendante et libre de toute crainte, et la solitude, la timidité et le danger