Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/87

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crainte lui était totalement inconnue. Il n’avait aucune idée de la conscience. Quand il parlait du crime qu’il avait commis, c’était pour m’inspirer une haute idée de son audace. Je m’en aperçus à l’expression de sa physionomie, car je l’avais involontairement regardé ; son œil n’était point creusé par les remords, ni vague par l’effet de la crainte. Il se fixait sur moi fier, menaçant et à fleur de tête. Le danger n’excitait en lui qu’une seule idée ; le désir et le besoin de le surmonter. Il formait une entreprise hasardeuse comme un joueur qui se place vis-à-vis d’un adversaire digne de lui ; et quand il y allait de la vie ou de la mort, il lui semblait seulement que l’enjeu était augmenté ; forcé