Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/67

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En disant ces mots, il m’offrit à boire ; mais je repoussai son verre avec une horreur inexprimable, ne doutant pas qu’il ne contînt quelque composition magique. Dans la frayeur dont j’étais accablé, j’invoquai le Sauveur et tous ses saints, et, faisant le signe de la croix à chaque phrase que je prononçais, je lui dis :

« Non, tentateur, garde tes infernales potions pour la bouche de tes lutins ou pour toi-même. Il n’y a qu’un instant que je me suis échappé des mains de l’Inquisition, et j’aimerais dix mille fois mieux y retourner, et devenir sa victime volontaire, que de jamais consentir à être la tienne. Ta tendresse est la seule cruauté que je craigne. Dans les prisons