Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/99

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poussés dans l’île, qu’ils avaient vainement cherché à éviter, se virent forcés d’en approcher, non sans avoir adressé à la déesse Séeva les plus ferventes prières, pour se la rendre favorable. À leur grand étonnement, ils purent s’en éloigner de nouveau sans avoir éprouvé de malencontre ; seulement ils rapportèrent à leur retour qu’ils y avaient entendu les sons les plus exquis qui jamais eussent frappé leurs oreilles, et ils jugèrent que sans doute une déesse moins cruelle que Séeva y avait fixé son séjour. Les plus jeunes d’entre les pêcheurs ajoutèrent à ce rapport, qu’ils avaient entrevu la figure d’une femme, d’une beauté extraordinaire, qui avait glissé et disparu entre les arbres qui