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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/235

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montrer à ses compagnons l’ornement qui le fait homme.

Le sorcier est rentré dans sa case, une petite fille y pénètre à son tour. Je la suis avec Malhoa, puis Meirelles sur mes talons. Des herbes odorantes brûlent dans un creuset de terre cuite, le sorcier attise quelques braises et met à chauffer une pipe de terre brune.

Des peaux sont accrochées un peu partout, d’étranges amulettes et grigris, des poteries et sur une sorte de socle de bois rose, dans une niche, quelques statuettes bizarres, représentant un homme, une femme, un enfant, un couple enlacé, les sexes nettement marqués et unis… Je m’approche.

Brusquement le sorcier me repousse en grommelant des imprécations. Malhoa a sa figure des mauvais jours. Je reviens à ma place. Meirelles n’a pas bronché.

Attiré par la forme étrange des statuettes, je les étudie… mais rien de particulier à signaler, sinon des traces visibles de l’influence asiatique dans la conception de l’homme surtout ; modelé sans visage (à peine marqué par ses tatouages), les cuisses renflées jusqu’aux chevilles, les bras écartés du torse avec des bracelets de chanvre. La statuette représentant la femme est creusée pour indiquer le sexe, avec des seins descendant jusqu’au ventre, un ventre gros de la maternité, mais proche de la délivrance…

Etrange conception architecturale ; les proportions sont respectées, mais le volume soit exagéré, soit diminué très sensiblement.

Le sorcier psalmodie, les assistants baissent la tête, l’herbe brüle toujours sans flétrir… Brüle-t-elle vraiment ?… Bizarre !… La case est pleine de son odeur