du massacre. Les cadeaux ont disparu. Sur le sable, à côté des empreintes de nos bottes et des pieds nus des porteurs, on aperçoit d’autres empreintes de pieds avec les doigts palmés caractéristiques des Indiens.
— Ils sont là, dit Meirelles. Essayons de les faire venir s’expliquer avec nous.
— Comment, puisque personne ne connait leur dialecte ?
— Par gestes…
Nous appelons, tenant à bout de bras des colliers qui brillent au soleil. Nous appellons encore à grand cris, tournés vers les taillis où doivent se cacher les Indiens méfiants.
— Chavantes… Ohohoh Chavantes…
Rien ne répond. Rien ne bouge. Nous laissons les cadeaux et reprenons le chemin du bivouac. Prudemment, la main prête à saisir les colts.
Six heures… même manège. Les cadeaux ont encore disparu. Les empreintes sont encore plus nombreuses. Nous évaluons les Indiens à deux cents guerriers environ. En même temps que les cadeaux habituels, nous déposons quelques photographies représentant des hommes blancs et des Indiens des tribus voisines.
Nouvelle nuit. Aucun incident à signaler. La fatigue nous gagne. Nous dormons. Mal, il est vrai.
Nouvelle aube. Un des guetteurs perché à califourchon sur les branches les plus hautes d’un arbre nous alarme sérieusement :
— Je les vois, annonce-t-il.
Aussitôt il les dénombre.
— Vingt.