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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/27

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bouche à oreille, des fins fonds de la brousse, apportant au monde civilisé un message de haine et de mort, une déclaration de guerre permanente ?

Après tout, qu’importait ? N’allais-je pas moi-même, sous peine de perdre la face, « dans les plus brefs délais », suivant les termes du pari, vérifier ces allégations et partir en compagnie d’une expédition brésilienne qui préparait sous le couvert, une incursion en territoire interdit afin de tenter la pacification des intouchables qui le hantent ?

— « Intouchables », « tueurs du Matto Grosso », redoutable réputation gaillardement justifiée depuis plus de trois cents ans et qui, obligeamment, se rappelait aux gens incrédules par les échos qui, à intervalles réguliers et en caractères énormes, endeuillaient les colonnes des périodiques brésiliens.

— Territoire maudit, qui vit disparaître le Colonel anglais Fawcett, son fils et leur ami Rimmels sans que jamais personne ne vienne expliquer le mystère de leur disparition. Un seul homme, Horace Fusoni, envoyé spécial de l’United Press, tenta de soulever un coin du voile de légende qui couvrait cette disparition. Il était accompagné de quinze hommes. Un beau jour, à grand fracas publicitaire, il franchit le Rubicon, en l’occurrence le Rio das Mortes, à la recherche du Dieu blanc qui, aux dires des légendes indiennes, règne dans la Serra du Roncador.

Horace Fusoni disparut, à son tour ; son expédition est définitivement considérée comme perdue.

D’autres encore, dont l’histoire n’a pas retenu le nom, sont partis, attirés vers ces terres redoutables. Que sont-ils devenus ?