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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/43

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effraie, ce sont de grands enfants qu’il ne faut ni brusquer, ni contrarier.

— Adios… atè breve se deus quiser.

— Adios…

Francisco Meirelles s’en va dans les couloirs obscurs des bureaux du Service de Protection aux Indiens, traînant sa jambe brisée au cours d’un accident de cheval, étonnamment alerte, le visage basané, moustachu, avec de grands yeux cernés, flottant dans ses vêtements trop amples…

Il m’a donné rendez-vous à trois mille kilomètres de Rio de Janeiro, à Léopoldina plus exacten1ent, humble bourgade de trafiquants et de prospecteurs, sur la rive droite du Rio Araguaya.

Quand ? Il n’en savait rien au juste. Je devais l’attendre là-bas. L’avion militaire devant me conduire à Goyana décollait trois jours plus tard de l’aéroport Santos Dumont. J’avais vaincu.

Le départ certain, restait à résoudre la question d’équipement qui n’était pas précisément celle posée à la veille d’un camping en forêt de Fontainebleau. L’aide financière de l’agence, fort chiche, me permit à peine de faire face aux premiers achats indispensables, à savoir : une paire de bottes de cuir souple, un chapeau de feutre malléable en diable, réfractaire à la pluie comme au soleil, autrement pratique que le légendaire casque colonial cher à nos explorateurs, des éperons en étoile de taille colossale et une cravache en nerf de zébu.

Les mille cruseiros du pari — car je dois reconnaître que Tad s’inclina et paya — m’aidèrent à séduire un vieux