Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bourgeois hier méprisé, aujourd’hui regretté, parlez-moi d’aventures…

L’aube pointe, en même temps que mes paupières tuméfiées s’ouvrent à la vie. Le café est tiède, la fièvre ne me quitte pas, je m’installe dans le camion à côté du blessé.

— Tu as eu ton baptême de la forêt, ironise Pablo.

Si seulement je pouvais lui casser la figure… mais je m’endors comme une brute je ne sais combien d’heures, pour me réveiller à Leopoldina.

Le Rio roule des eaux lourdes, le ciel est bas, la pluie a cessé, mais la malaria vient avec les nuées de mous tiques qui stagnent au-dessus des mares. Je descends du camion comme un automate, l’enflure a disparu, une grande lassitude me coupe les jambes.