Page:Maupassant - Émile Zola, paru dans Le Gaulois, 14 janvier 1882.djvu/7

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Il est du reste, un laborieux exemplaire. Levé tôt, il travaille, d’un trait, de huit heures du matin à une heure de l’après-midi. Et, dans le jour, il se rassied à sa table ; et il recommence le soir. Ennemi du monde et du bruit, il ne quitte presque plus Médan, où il reste enfermé neuf mois sur douze.

Pour les gens qui cherchent dans la vie des hommes et dans les objets dont ils s’entourent les explications des mystères de leur esprit, Zola peut être un cas intéressant. Ce fougueux ennemi des romantiques s’est créé, à la campagne comme à Paris, les plus romantiques des demeures. À Paris, sa chambre est tendue de tapisseries anciennes, un lit Henri II s’avance au milieu de la vaste pièce éclairée par d’anciens vitraux d’église qui jettent leur lumière bariolée sur mille bibelots fantaisistes, inattendus en ce lieu. Partout des étoffes antiques, des broderies de soie vieillie, de séculaires ornements d’autel.

À Médan, c’est plus étrange encore. L’habitation, une tour carrée au pied de laquelle se blottit une microscopique maisonnette, comme un nain qui voyagerait à côté d’un géant, n’a ni parc, ni charmille, ni belles allées ombreuses, ni