Page:Maupassant - Étretat, paru dans Le Gaulois, 20 août 1880.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

polichinelles obscènes.

La jeunesse gaie est dignement représentée par une bande de joyeux garçons, presque tous artistes. Les peintres Georges Merle, l’archer, Lepoitevin et leur ami, fils de peintre aussi, Armand Ytasse, tirent de bruyants feux d’artifice et promènent à travers le pays des retraites aux flambeaux qui font apparaître aux fenêtres des têtes indigènes en bonnet de coton.

Passons maintenant aux anecdotes.

Un homme, illustre depuis peu, un de ceux qu’autrefois on qualifiait d’« Excellence », M. Constans, « puisqu’il faut l’appeler par son nom », a honoré le pays d’une courte visite. Or, voici ce qu’on raconte. Est-ce vrai ? Mme Constans (qui a laissé d’ailleurs les meilleurs souvenirs ici) s’en fut au Havre chercher son puissant époux. Il faisait fort chaud ce jour-là, et, lorsqu’ils firent dans Étretat leur entrée, que M. le ministre s’imaginait devoir être triomphale, beaucoup de messieurs, exténués par la chaleur, marchaient péniblement, leurs coiffures à la main.

« Des têtes nues ! s’écrie M. Constans ; c’est pour moi, cela. » Et il salue à droite, il salue à gauche, il s’incline, il sourit, se