Page:Maupassant - Étretat, paru dans Le Gaulois, 20 août 1880.djvu/8

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que l’on tirait lorsque le maître arrivait de Paris ; au canon il ajouta bientôt une bannière féodale, puis une potence à laquelle il attacha un squelette humain. Du coup, l’autorité locale intervint et un arrêté motivé de M. le maire supprima potence, bannière et canon.

Dollingen ne s’en put consoler. Il vendit son château-fort moyennant une rente viagère de vingt-cinq mille francs, et mourut trois mois après.



À quatre heures de l’après-midi, on redescend à la plage. Même tableau que le matin.

À six heures et demie, on rentre pour dîner, et le soir, si l’air est pur, le temps clair, on va rêver une heure ou deux au Casino ou sur le galet.

Outre les propriétaires, il y a une population flottante assez considérable à Étretat. Cette population se répartit entre les trois principaux hôtels du pays : l’hôtel Blanquet, l’hôtel Hauville et l’hôtel des Bains.

L’hôtel Blanquet est le mieux situé et par conséquent le plus fréquenté.

De son vivant le père Blanquet était l’ami de ses clients. Alphonse Karr le tenait en estime particulière, et lui avait donné son portrait avec une affectueuse dédicace. Lepoitevin lui avait brossé son enseigne, qui représentait la plage avec les baigneurs et les caloges échoués, grands bateaux de pêche hors de service.

La maison est aujourd’hui dirigée par Mme Blanquet, qui a soigneusement retiré de la façade, où elle s’écaillait l’en-