Page:Maupassant - Art et Artifices, paru dans Le Gaulois, 4 avril 1881.djvu/6

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— Je n’en ai pas. Les jeunes sont bêtes comme des oies, et les vieux encore davantage. L’art ! l’art dramatique se meurt ! L’art dramatique est mort ! Et puis vous m’avez flanqué un sale théâtre dans un quartier de grippe-sous ; autant diriger une scène lyrique dans la plaine de Pantin. Les auteurs qu’on croit bons eux-mêmes n’attirent personne ici. Les pièces à succès ne font pas vingt centimes ! Tenez. Voici mes livres : la dernière pièce, le grand triomphe de la maison, a rapporté 3,25 francs à chacun des auteurs. Et vous venez encore m’embêter avec votre subvention ? Quant aux jeunes ! ah ! c’est du propre ! parlons-en ! On les joue deux fois tout au plus…

Un membre l’interrompit

— C’est que vous ne savez pas les trouver.

Le directeur répliqua :