Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/254

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27 juin. — Premier bain. On descend directement de la chambre dans les piscines, où vingt baigneurs trempent, déjà vêtus de longues robes de laine, hommes et femmes ensemble. Les uns mangent, les autres lisent, les autres causent. On pousse devant soi de petites tables flottantes. Parfois on joue au furet, ce qui n'est pas toujours convenable. Vus des galeries qui entourent le bain, nous avons l'air de gros crapauds dans un baquet.

Berthe est venue s'asseoir dans cette galerie pour causer un peu avec moi. On l'a beaucoup regardée.


28 juin. — Deuxième bain. Quatre heures d'eau. J'en aurai huit heures dans huit jours. J'ai pour compagnons plongeurs le prince de Vanoris (Italie), le comte Lovenberg (Autriche), le baron Samuel Vernhe (Hongrie ou ailleurs), plus une quinzaine de personnages de moindre importance, mais tous nobles. Tout le monde est noble dans les villes d'eaux.

Ils me demandent, l'un après l'autre, à être présentés à Berthe. Je réponds : "Oui !" et je me dérobe. On me croit jaloux, c'est bête !


29 juin. — Diable ! diable ! la princesse