m’appela. C’était la princesse de Vanoris. Dès qu’elle me vit à portée de voix :
— Oh ! marquis, mon cher marquis, que je suis contente de vous rencontrer ! Vite, vite, donnez-moi des nouvelles de la marquise ; c’est bien la plus charmante femme que j’aie vue en toute ma vie.
Je restai surpris, ne sachant que dire et frappé au cœur d’un coup violent. Je balbutiai :
— Ne me parlez jamais d’elle, princesse, voici trois ans que je l’ai perdue.
Elle me prit la main.
— Oh ! que je vous plains, mon ami.
Elle me quitta. Je suis rentré triste, mécontent, pensant à Berthe, comme si nous venions de nous séparer.
Le Destin bien souvent se trompe !
Combien de femmes honnêtes étaient nées pour être des filles, et le prouvent.
Pauvre Berthe ! Combien d’autres étaient nées pour être des femmes honnêtes… Et celle-là… plus que toutes… peut-être… Enfin… n’y pensons plus.
Aux eaux ont paru dans le Gaulois du mardi 24 juillet 1883.