Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/47

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de s'emparer du caïd de cette tribu. L'officier français avait une escorte de quatre hommes. Il fut assassiné.

On chargea le colonel Innocenti de venger cette mort, et on lui envoya comme renfort l'agha de Saïda.

Or, en route, le goum de l'agha de Saïda rencontra les Trafis qui se rendaient également auprès du colonel Innocenti. Des querelles s'élevèrent entre les deux tribus; les Trafis firent défection et allèrent se mettre sous les ordres de Bou-Amama. C'est ici que se place l'affaire de Chellala qui a été cent fois racontée. Après le sac de son convoi, le colonel Innocenti, qui semble avoir été accusé bien légèrement par l'opinion publique, remonta à marches forcées vers le Kreïder, afin de refaire sa colonne, et laissa la route entièrement libre à son adversaire. Celui-ci en profita.

Mentionnons un fait curieux. Le même jour, les dépêches officielles signalaient en même temps Bou-Amama sur deux points distants l'un de l'autre de cent cinquante kilomètres.

Ce chef, profitant de l'entière liberté qu'on lui donnait, passa à douze kilomètres de