parat, mais tous sont largement drapés, d’allure fière ; et ils reçoivent sur la tête et les épaules la lumière douce tombant des lustres.
Une famille de marabouts occupe une estrade et chante les répons avec la même intonation de tête donnée par le mufti. Et cela continue indéfiniment.
C’est pendant les soirs du ramadan qu’il faut visiter la Casbah. Sous cette dénomination de Casbah, qui signifie citadelle, on a fini par désigner la ville arabe tout entière. Puisqu’on jeûne et qu’on dort le jour, on mange et on vit la nuit. Alors, ces petites rues rapides comme des sentiers de montagne, raboteuses, étroites comme des galeries creusées par des bêtes, tournant sans cesse, se croisant et se mêlant, et si profondément mystérieuses que, malgré soi, on y parle à voix basse, sont parcourues par une population des Mille et une nuits. C’est l’impression exacte qu’on y ressent. On fait un voyage en ce pays que nous a conté la sultane Schéhérazade. Voici les portes basses, épaisses comme des murs de prison, avec d’admirables ferrures ; voici les femmes voilées ; voilà, dans la profondeur des cours entrouvertes, les visages un moment aperçus, et voilà encore