Page:Maupassant - Balançoires, paru dans Le Gaulois, 12 mai 1881.djvu/10

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Oh ! être peintre ! quel rêve ! peintre aimé des dames ! faire de la peinture élégante, amusante, à la mode ! et vous voir sourire devant mes toiles, ô Parisiennes !

J’ai suivi les plus jolies de salle en salle, étudiant leurs goûts, écoutant indiscrètement leurs opinions, sans les partager jamais, il est vrai, mais extasié devant la grâce féminine.

Rien de plus drôle, du reste, que d’observer tout un après-midi les physionomies diverses des visiteurs du Salon.

On y voit des familles honnêtes et bornées : le père, la mère, une parente et la jeune fille, une demoiselle de seize ans qui apprend le dessin depuis trois mois, et, à ce titre, guide le jugement de la compagnie.