Page:Maupassant - Bel-Ami, OC, Conard, 1910.djvu/255

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verez vivement le bras, et vous tirerez avant qu’on ait prononcé trois.

Et Duroy se répétait mentalement : « Quand on commandera feu, j’élèverai le bras, — quand on commandera feu, j’élèverai le bras, — quand on commandera feu, j’élèverai le bras.»

Il apprenait cela comme les enfants apprennent leurs leçons, en le murmurant à satiété pour se le bien graver dans la tête. « Quand on commandera feu, j’élèverai le bras. »

Le landau entra sous un bois, tourna à droite dans une avenue, puis encore à droite. Rival, brusquement, ouvrit la portière pour crier au cocher :

— Là, par ce petit chemin.

Et la voiture s’engagea dans une route à ornières entre deux taillis où tremblotaient des feuilles mortes bordées d’un liséré de glace.

Duroy marmottait toujours : « Quand on commandera feu, j’élèverai le bras. » Et il pensa qu’un accident de voiture arrangerait tout. Oh ! si on pouvait verser, quelle chance ! s’il pouvait se casser une jambe !…

Mais il aperçut au bout d’une clairière une autre voiture arrêtée et quatre messieurs qui piétinaient pour s’échauffer les pieds ; et il