Page:Maupassant - Bel-Ami, OC, Conard, 1910.djvu/263

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Il jura encore avec des protestations, et il fut convenu qu’il s’installerait le jour même, afin qu’elle pût le voir quand elle passerait devant la porte.

Puis elle lui dit :

— En tout cas, viens dîner dimanche. Mon mari te trouve charmant.

Il fut flatté :

— Ah ! vraiment ?…

— Oui, tu as fait sa conquête. Et puis écoute, tu m’as dit que tu avais été élevé dans un château à la campagne, n’est-ce pas ?

— Oui, pourquoi ?

— Alors tu dois connaître un peu la culture ?

— Oui.

— Eh bien, parle-lui de jardinage et de récoltes, il aime beaucoup ça.

— Bon. Je n’oublierai pas.

Elle le quitta, après l’avoir indéfiniment embrassé, ce duel ayant exaspéré sa tendresse.

Et Duroy pensait, en se rendant au journal : « Quel drôle d’être ça fait ! Quelle tête d’oiseau ! Sait-on ce qu’elle veut et ce qu’elle aime ? Et quel drôle de ménage ! Quel fantaisiste a bien pu préparer l’accouplement de ce vieux et de cette écervelée ? Quel raisonnement a décidé cet inspecteur à épouser