— Vous savez, nous sommes ici sans cérémonie, sans façon et sans pose. C’est entendu, n’est-ce pas ?
Le jeune homme s’inclina.
Mais la porte s’ouvrit de nouveau, et un petit gros monsieur, court et rond, parut, donnant le bras à une grande et belle femme, plus haute que lui, beaucoup plus jeune, de manières distinguées et d’allure grave. C’était M. Walter, député, financier, homme d’argent et d’affaires, juif et méridional, directeur de la Vie Française, et sa femme, née Basile-Ravalau, fille du banquier de ce nom.
Puis parurent, coup sur coup, Jacques Rival, très élégant, et Norbert de Varenne, dont le col d’habit luisait, un peu ciré par le frottement des longs cheveux qui tombaient jusqu’aux épaules, et semaient dessus quelques grains de poussière blanche.
Sa cravate, mal nouée, ne semblait pas à sa première sortie. Il s’avança avec des grâces de vieux beau et, prenant la main de Mme Forestier, mit un baiser sur son poignet. Dans le mouvement qu’il fit en se baissant, sa longue chevelure se répandit comme de l’eau sur le bras nu de la jeune femme.
Et Forestier entra à son tour, en s’excusant d’être en retard. Mais il avait été retenu au journal par l’affaire Morel. M. Morel, député