« Je n’avais que lui au monde, mes parents étant
morts aussi. Il venait souvent ; il passait des soirs
entiers auprès de moi. Je
n’aurais pas dû le laisser
venir si souvent, puisqu’il était marié. Mais je n’avais
pas la force de l’en empêcher.
« Que vous dirai-je ?… il devint mon amant ! Comment cela s’est-il fait ? Est-ce que je le sais ? Est-ce qu’on sait ! Croyez-vous qu’il puisse en être autrement quand deux créatures humaines sont poussées l’une vers l’autre par cette force irrésistible de l’amour partagé ? Croyez-vous, monsieur, qu’on puisse toujours résister, toujours lutter, toujours refuser ce que demande avec des prières, des supplications, des larmes, des paroles affolantes, des agenouillements, des emportements de passion, l’homme qu’on adore, qu’on voudrait voir heureux en ses moindres désirs, qu’on voudrait accabler de toutes les joies possibles et qu’on