Page:Maupassant - Camaraderie..., paru dans Le Gaulois, 25 octobre 1881.djvu/8

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encore dans tous les romans qu’on publie aujourd’hui ; l’homme qui a laissé des livres comme l’Éducation sentimentale et Madame Bovary, Salammbô et la Tentation, sans compter ce prodigieux chef-d’œuvre qui s’appelle Saint Julien l’hospitalier, — si cet homme-là n’est pas un être de génie, j’ignore absolument ce qu’est le génie !

M. Maxime Du Camp remarque ensuite que son ami, dont l’imagination fut foudroyée, n’a passé le reste de sa vie qu’à réaliser les conceptions de sa jeunesse. Parbleu ! Il me semble que cela suffit ! Nul n’ignore d’ailleurs que la faculté imaginative et conceptrice semble s’affaiblir chez tout artiste dès qu’il est mûr. Il produit alors. Les fleurs ne durent pas toute l’année ; celles qui sont fécondes forment des fruits ; les autres tombent. Il en est des hommes comme des arbres.