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les bijoux

L’employé balbutia : — Mais certainement.

L’orfèvre tira d’un tiroir dix-huit grands billets, les compta, les tendit à Lantin, qui signa un petit reçu et mit d’une main frémissante l’argent dans sa poche.

Puis, comme il allait sortir, il se tourna vers le marchand qui souriait toujours, et, baissant les yeux : — J’ai… j’ai d’autres bijoux… qui me viennent… de la même succession. Vous conviendrait-il de me les acheter aussi ?

Le marchand s’inclina : — Mais certainement, Monsieur.

Un des commis sortit pour rire à son aise ; un autre se mouchait avec force.

Lantin impassible, rouge et grave, annonça : — Je vais vous les apporter.

Et il prit un fiacre pour aller chercher les joyaux.

Quand il revint chez le marchand, une heure plus tard, il n’avait pas encore déjeuné. Ils se mirent à examiner les objets pièce à pièce, évaluant chacun. Presque tous venaient de la maison.

Lantin, maintenant, discutait les estimations, se fâchait, exigeait qu’on lui montrât les livres de