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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/203

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le testament

ligent d’un notaire, le droit de tester à sa guise. Nous fûmes donc prévenus qu’un testament
existait chez ce notaire, et invités à assister à la lecture.

Je me rappelle cela comme d’hier. Ce fut une scène grandiose dramatique, burlesque, surpre­nante, amenée par la révolte posthume de cette morte, par ce cri de liberté, cette revendication du fond de la tombe de cette martyre écrasée par nos mœurs durant sa vie, et qui jetait, de son cercueil clos, un appel désespéré vers l’indépendance.

Celui qui se croyait mon père, un gros homme sanguin éveillant l’idée d’un boucher, et mes frères, deux forts garçons de vingt et de vingt-deux ans, attendaient tranquilles sur leurs sièges. M. de Bourneval, invité à se présenter, entra et