Page:Maupassant - Contes de la bécasse, 1894.djvu/133

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— Oui, je les ons mêlés l’premier soir et puis l’sautres.

— Mais alors t’es pleine, grande futaille.

Elle se mit à sangloter, balbutiant : « J’savais ti, mé ? J’savais ti, mé ? »

Le père Malandain la guettait, l’œil éveillé, la mine satisfaite. Il demanda :

— Quéque tu ne savait point ?

Elle prononça, à travers ses pleurs : « J’savais ti, mé, que ça se faisait comme ça, d’s’éfants ! »

Sa mère rentrait. L’homme articula, sans colère : « La v’là grosse, à c’t’heure. »

Mais la femme se fâcha, révoltée d’instinct, injuriant à pleine gueule sa fille en larmes, la traitant de « manante » et de « traînée ».

Alors le vieux la fit taire. Et comme il prenait sa casquette pour aller causer de leurs affaires avec maît’ Césaire Ommont, il déclara :