Page:Maupassant - Contes de la bécasse, 1894.djvu/175

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Mon compagnon, né dans le pays, ne regardait même point ce surprenant paysage ; mais il souriait sans cesse ; il semblait rire en lui-même. Tout à coup, il éclata : « Ah ! vous allez voir quelque chose de drôle : la chapelle au père Mathieu. Ça, c’est du nanan, mon bon. »

Je le regardai d’un œil étonné. Il reprit :

— Je vais vous faire sentir un fumet de Normandie qui vous restera dans le nez. Le père Mathieu est le plus beau Normand de la province, et sa chapelle une des merveilles du monde, ni plus ni moins ; mais je vais vous donner d’abord quelques mots d’explication.

Le père Mathieu, qu’on appelle aussi le père « La Boisson », est un ancien sergent-major revenu dans son village natal. Il unit en des proportions admirables pour faire un ensemble parfait la blague du vieux soldat à la malice finaude du