Page:Maupassant - Contes de la bécasse, 1894.djvu/231

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tigue et de tendresse, Mme d’Avancelles dit au baron :

« — Voulez-vous faire un tour de parc, mon ami ? »

Mais lui, sans répondre, tremblant, défaillant, l’entraîna.

Et, tout de suite, ils s’embrassèrent. Ils allaient au pas, au petit pas, sous les branches presque dépouillées et qui laissaient filtrer la lune ; et leur amour, leurs désirs, leur besoin d’étreinte étaient devenus si véhéments qu’ils faillirent choir au pied d’un arbre.

Les cors ne sonnaient plus. Les chiens épuisés dormaient au chenil. « — Rentrons », dit la jeune femme. Ils revinrent.

Puis, lorsqu’ils furent devant le château, elle murmura d’une voix mourante : « Je suis si fatiguée que je vais me coucher, mon ami. » Et, comme il ouvrait les bras pour la prendre en un dernier baiser, elle s’enfuit, lui jetant comme adieu : « Non…