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CE COCHON DE MORIN

tiens, je vous garde. Vous allez dîner et coucher ici tous les deux ; et, quand ma femme sera revenue, j’espère que nous nous entendrons. »

Rivet résistait ; mais le désir de tirer d’affaire ce cochon de Morin le décida ; et nous acceptâmes l’invitation.

L’oncle se leva, radieux, appela sa nièce, et nous proposa une promenade dans sa propriété en proclamant : « À ce soir les affaires sérieuses. »

Rivet et lui se mirent à parler politique. Quant à moi, je me trouvai bientôt à quelques pas en arrière, à côté de la jeune fille. Elle était vraiment charmante, charmante !

Avec des précautions infinies, je commençai à lui parler de son aventure pour tâcher de m’en faire une alliée.

Mais elle ne parut pas confuse le moins du monde ; elle m’écoutait de l’air d’une personne qui s’amuse beaucoup.