fendre. Des frissons lui couraient sur la peau.
Soudain il pensa : « Si seulement j’étais prisonnier ! » Et son cœur frémit de désir, d’un désir violent, immodéré, d’être prisonnier des Français. Prisonnier ! Il serait sauvé, nourri, logé, à l’abri des balles et des sabres, sans appréhension possible, dans une bonne prison bien gardée. Prisonnier ! Quel rêve !
Et sa résolution fut prise immédiatement :
— Je vais me constituer prisonnier.
Il se leva, résolu à exécuter ce projet sans tarder d’une minute. Mais il demeura immobile, assailli soudain par des réflexions fâcheuses et par des terreurs nouvelles.
Où allait-il se constituer prisonnier ? Comment ? De quel côté ? Et des images affreuses, des images de mort, se précipitèrent dans son âme.