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Ce jour-là, je compris ce que c’était que d’avoir peur ; je l’ai su mieux encore une autre fois…

Le commandant interrompit le conteur :

— Pardon, monsieur, mais ce tambour ? Qu’était-ce ?

Le voyageur répondit :

— Je n’en sais rien. Personne ne sait. Les officiers, surpris souvent par ce bruit singulier, l’attribuent généralement à l’écho grossi, multiplié, démesurément enflé par les vallonnements des dunes, d’une grêle de grains de sable emportés dans le vent et heurtant une touffe d’herbes sèches ; car on a toujours remarqué que le phénomène se produit dans le voisinage de petites plantes brûlées par le soleil, et dures comme du parchemin.

Ce tambour ne serait donc qu’une sorte de mirage du son. Voilà tout. Mais je n’appris cela que plus tard.

J’arrive à ma seconde émotion.