Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/125

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Elle enveloppait les fruits, un à un, dans une mince feuille de pâte, puis les alignait au bord de la table. Quand elle eut fait quarante-huit boules, rangées par douzaines l’une devant l’autre, elle pensa à préparer le souper, et elle accrocha sur le feu sa marmite, pour faire cuire les pommes de terre ; car elle avait réfléchi qu’il était inutile d’allumer le four, ce jour-là même, ayant encore le lendemain tout entier pour terminer les préparatifs.

Son homme rentra vers cinq heures. Dès qu’il eut franchi le seuil, il demanda :

— C’est-il fini ?

Elle répondit :

— Point encore ; ça gargouille toujours.

Ils allèrent voir. Le vieux était absolument dans le même état. Son souffle rauque, régulier comme un mouvement d’horloge, ne s’était ni accéléré ni ralenti. Il revenait de seconde en seconde, variant un peu de ton, suivant que l’air entrait ou sortait de la poitrine.

Son gendre le regarda, puis il dit :