Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/152

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ne badinent pas. Il faut désigner l’endroit, à proximité d’une maison pour y porter le blessé si c’est nécessaire, etc. ; enfin, nous en avons encore pour deux ou trois heures.

Le vicomte articula une seconde fois :

— Merci.

Le colonel demanda :

— Vous allez bien ? vous êtes calme ?

— Oui, très calme, merci.

Les deux hommes se retirèrent.



Quand il se sentit seul de nouveau, il lui sembla qu’il devenait fou. Son domestique ayant allumé les lampes, il s’assit devant sa table pour écrire des lettres. Après avoir tracé, au haut d’une page : « Ceci est mon testament… » il se releva d’une secousse et s’éloigna, se sentant incapable d’unir deux idées, de prendre une résolution, de décider quoi que ce fût.