Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/155

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tout jamais. Il serait taché, marqué d’un signe d’infamie, chassé du monde ! Et cette tenue calme et crâne, il ne l’aurait pas, il le savait, il le sentait. Pourtant il était brave, puisqu’il voulait se battre !… Il était brave, puisque… – La pensée qui l’effleura ne s’acheva même pas dans son esprit ; mais, ouvrant la bouche toute grande, il s’enfonça brusquement, jusqu’au fond de la gorge, le canon de son pistolet, et il appuya sur la gâchette…

Quand son valet de chambre accourut, attiré par la détonation, il le trouva mort, sur le dos. Un jet de sang avait éclaboussé le papier blanc sur la table et faisait une grande tache rouge au-dessous de ces quatre mots :

« Ceci est mon testament. »