24 | contes du jour et de la nuit |
métal qui luisaient dans le dos du cocher, et elle reprit, en riant : « par mon cocher. »
Mme Margot sourit à peine et prononça, à voix basse :
— Je t’assure que c’est très amusant d’être aimée par un domestique. Cela m’est arrivé deux ou trois fois. Ils roulent des yeux si drôles que c’est à mourir de rire. Naturellement, on se montre d’autant plus sévère qu’ils sont plus amoureux, puis on les met à la porte, un jour, sous le premier prétexte venu parce qu’on deviendrait ridicule si quelqu’un s’en apercevait.
Mme Simone écoutait, le regard fixe devant elle, puis elle déclara :
— Non, décidément, le cœur de mon valet de pied ne me paraîtrait pas suffisant. Raconte-moi donc comment tu t’apercevais qu’ils t’aimaient.
— Je m’en apercevais comme avec les autres hommes, lorsqu’ils devenaient stupides.
— Les autres ne me paraissent pas si bêtes à moi, quand ils m’aiment.