teuil, un vieux lapin qui en a connu plus d’une, et je lui demandai un avis. Il me répondit tranquillement :
— Il faut la marier, mon garçon.
Je fis un bond.
— La marier, mon oncle, mais avec qui ?
Il haussa doucement les épaules :
— Avec qui tu voudras, c’est ton affaire et non la mienne. Quand on n’est pas bête on trouve toujours.
Je réfléchis bien huit jours à cette parole, et je finis par me dire à moi-même : « Il a raison, mon oncle. »
Alors, je commençai à me creuser la tête et à chercher ; quand un soir le juge de paix, avec qui je venais de dîner, me dit :
— Le fils de la mère Paumelle vient encore de faire une bêtise ; il finira mal, ce garçon-là. Il est bien vrai que bon chien chasse de race.
Cette mère Paumelle était une vieille rusée dont la jeunesse avait laissé à désirer. Pour un écu, elle aurait vendu certainement son âme, et son garnement de fils par-dessus le marché.