Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/309

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ça ne lui allait pas, le mariage ! Je lui demandai machinalement :

— Es-tu heureuse ?

Alors elle se mit à pleurer comme une source, avec des hoquets, des sanglots, et elle criait :

Je n’peux pas, je n’peux pas m’passer de vous maintenant. J’aime mieux mourir, je n’peux pas !

Elle faisait un bruit du diable. Je la consolai comme je pus et je la reconduisis à la barrière.

J’appris en effet que son mari la battait ; et que sa belle-mère lui rendait la vie dure, la vieille chouette.

Deux jours après elle revenait. Et elle me prit dans ses bras, elle se traîna par terre :

— Tuez-moi, mais je n’veux pas retourner là-bas.

Tout à fait ce qu’aurait dit Mirza si elle avait parlé !

Ça commençait à m’embêter, toutes ces histoires ; et je filai pour six mois encore. Quand