Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/341

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Je cherchais des mots galants sans en trouver. Je demeurais muet, troublé, ravi.

Mais une grand’route soudain coupa notre allée. J’aperçus à droite, dans un vallon, toute une ville.

Qu’était donc ce pays.

Un homme passait. Je l’interrogeai. Il répondit :

— Bougival.

Je demeurai interdit :

— Comment Bougival ? Vous êtes sûr ?

— Parbleu, j’en suis !

La petite femme riait comme une folle.

Je proposai de prendre une voiture pour gagner Versailles. Elle répondit :

— Ma foi non. C’est trop drôle, et j’ai trop faim. Je suis bien tranquille au fond ; mon mari se retrouvera toujours bien, lui. C’est tout bénéfice pour moi d’en être soulagée pendant quelques heures.

Nous entrâmes donc dans un restaurant, au bord de l’eau, et j’osai prendre un cabinet particulier.