Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/49

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aux genoux de sa mère en lui confessant son malheur ; et, quelques mois plus tard, elle accoucha d’un garçon.


Des années s’écoulèrent. François Tessier vieillissait sans qu’aucun changement se fît en sa vie. Il menait l’existence monotone et morne des bureaucrates, sans espoirs et sans attentes. Chaque jour, il se levait à la même heure, suivait les mêmes rues, passait par la même porte devant le même concierge, entrait dans le même bureau, s’asseyait sur le même siège, et accomplissait la même besogne. Il était seul au monde, seul, le jour, au milieu de ses collègues indifférents, seul, la nuit, sans son logement de garçon. Il économisait cent francs par mois pour la vieillesse.

Chaque dimanche, il faisait un tour aux