Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/94

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Son amie poussa un cri.

— Oh !… ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !…

— Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue ; et bien des misères… et cela à cause de toi !…

— De moi… Comment ça ?

— Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du Ministère.

— Oui. Eh bien ?

— Eh bien, je l’ai perdue.

— Comment ! puisque tu me l’as rapportée.

— Je t’en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien… Enfin c’est fini, et je suis rudement contente.

Mme  Forestier s’était arrêtée.

— Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne ?

— Oui. Tu ne t’en étais pas aperçue, hein ? Elles étaient bien pareilles.