Page:Maupassant - En lisant, paru dans Le Gaulois, 9 mars 1882.djvu/4

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Or voici qu’un petit roman d’alors, peu connu, bien que souvent réimprimé, nous apporte, grâce à la réédition que vient d’en faire l’éditeur Kistemaeckers, des renseignements inestimablement précieux. Cela s’appelle Thémidore, et porte en sous-titre : « Mon Histoire et celle de ma Maîtresse. »

Oh ! c’est polisson à l’excès, immoral à outrance, pimenté de détails scabreux, mais si jolis, si jolis ! Un vrai miroir enfin de la débauche spirituelle, élégante, bien née et bien portée de cette fin de siècle amoureuse. Nos prêcheurs doctrinaires, ces empêcheurs de danser en rond, farcis d’idées graves et de préceptes pudibonds, rougiraient jusqu’aux cheveux s’ils entr’ouvraient seulement ce petit volume délicieux qui est un pur… non, un impur chef-d’œuvre.