Page:Maupassant - Fort comme la mort.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et embarrassé, se défendait, reculait, s’excusait.

— Permettez, disait-il, j’ai entendu ce propos tout à l’heure chez la duchesse de Mortemain.

Bertin demanda :

— Qui vous a raconté cela ? Une femme, sans doute ?

— Non, pas du tout, le marquis de Farandal.

Et le peintre, crispé, répondit :

— Cela ne m’étonne pas de lui !

Il y eut un silence. La comtesse se remit à travailler. Puis Olivier reprit d’une voix calmée :

— Je sais pertinemment que cela est faux.

Il ne savait rien, entendant parler pour la première fois de cette aventure.

Musadieu se préparait une retraite, sentant la situation dangereuse, et il parlait déjà de s’en aller pour faire une visite aux Corbelle, quand le comte de Guilleroy parut, revenant de dîner en ville.

Bertin se rassit, accablé, désespérant à présent de se débarrasser du mari.

— Vous ne savez pas, dit le comte, le gros scandale qui court ce soir ?

Comme personne ne répondait, il reprit :

— Il paraît que Rocdiane a surpris sa femme en conversation criminelle et lui fait payer fort cher cette indiscrétion.

Alors Bertin, avec des airs désolés, avec du chagrin dans la voix et dans le geste, posant une main