esprits, puis la duchesse se mit à lui parler ; et il répondit d’une voix brève, d’un timbre étrange, changé subitement.
Il regardait autour de lui ces gens qui se remettaient à causer et il se disait : « Ils m’ont joué. Ils me le paieront. » Il en voulait surtout à la comtesse et à Annette, dont il pénétrait soudain l’innocente dissimulation.
Le comte, regardant alors la pendule, s’écria :
— Oh ! oh ! il est temps de partir.
Puis se tournant vers le peintre :
— Nous allons à l’ouverture de la session parlementaire. Ma femme seule reste ici. Voulez-vous nous accompagner ; vous me feriez grand plaisir ?
Olivier répondit sèchement :
— Non, merci. Votre Chambre ne me tente pas.
Annette alors s’approcha de lui, et prenant son air enjoué :
— Oh ! venez donc, cher maître. Je suis sûr que vous nous amuserez beaucoup plus que les députés.
— Non, vraiment. Vous vous amuserez bien sans moi.
Le devinant mécontent et chagrin, elle insista, pour se montrer gentille.
— Si, venez, monsieur le peintre. Je vous assure que, moi, je ne peux pas me passer de vous.