Page:Maupassant - Fort comme la mort.djvu/329

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Dans les trois bouquets, en effet, on trouva trois cartes du peintre. Il avait écrit sur chacune, au crayon, les noms de la comtesse, de la duchesse et d’Annette.

Mme  de Mortemain demanda :

— Est-ce qu’il est malade, votre ami Bertin ? Je lui ai trouvé hier bien mauvaise mine.

Et Mme  de Guilleroy reprit :

— Oui, il m’inquiète un peu, bien qu’il ne se plaigne pas.

Son mari ajouta :

— Oh ! il fait comme nous, il vieillit. Il vieillit même ferme en ce moment. Je crois d’ailleurs que les célibataires tombent tout d’un coup. Ils ont des chutes plus brusques que les autres. Il a, en effet, beaucoup changé.

La comtesse soupira :

— Oh oui !

Farandal cessa soudain de chuchoter avec Annette pour dire :

— Il y avait un article bien désagréable pour lui dans le Figaro de ce matin.

Toute attaque, toute critique, toute allusion défavorable au talent de son ami, jetaient la comtesse hors d’elle.

— Oh ! dit-elle, les hommes de la valeur de Bertin n’ont pas à s’occuper de pareilles grossièretés.

Guilleroy s’étonnait :