Page:Maupassant - Fort comme la mort.djvu/81

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œil droit, et l’y laissa comme pour reconnaître le salon où il pénétrait, mais pour donner, peut-être, aux gens qui s’y trouvaient, le temps de le voir, et pour marquer son entrée. Puis, par un imperceptible mouvement de la joue et du sourcil, il laissa retomber le morceau de verre au bout d’un cheveu de soie noire, et s’avança vivement vers Mme de Guilleroy dont il baisa la main tendue, en s’inclinant très bas. Il en fit autant pour sa tante, puis il salua en serrant les autres mains, allant de l’un à l’autre avec une élégante aisance.

C’était un grand garçon à moustaches rousses, un peu chauve déjà, taillé en officier, avec des allures anglaises de sportsman. On sentait, à le voir, un de ces hommes dont tous les membres sont plus exercés que la tête, et qui n’ont d’amour que pour les choses où se développent la force et l’activité physiques. Il était instruit pourtant, car il avait appris et il apprenait encore chaque jour, avec une grande tension d’esprit, tout ce qu’il lui serait utile de savoir plus tard : l’histoire, en s’acharnant sur les dates et en se méprenant sur les enseignements des faits, et les notions élémentaires d’économie politique nécessaires à un député, l’A B C de la sociologie à l’usage des classes dirigeantes.

Musadieu l’estimait, disant : « Ce sera un homme