Page:Maupassant - L’Exil, paru dans Le Gaulois, 8 février 1883.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il aurait assurément balancé le pour et le contre, se disant :

— Je vais risquer une grosse aventure. Quel bénéfice en tirerai-je, si je réussis ? Je ne suis plus jeune. Je n’ai pas d’enfants. Il faudra donc laisser ma succession à un neveu. En outre, je puis être détrôné du jour au lendemain, en ce pays qu’une révolution secoue tous les dix ans ; il est même bien invraisemblable, dans l’état actuel des esprits, que je me maintienne, de toute façon, plus de dix ans.

» Il faudra habiter l’Élysée, ce qui ne vaut pas les Tuileries. Je ne dormirai jamais tranquille.

» Si j’échoue, je serai peut-être exécuté ; mais assurément banni.