Page:Maupassant - L’Homme de lettres, paru dans Le Gaulois, 6 novembre 1882.djvu/8

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S’il cause, sa parole semble souvent médisante, uniquement parce que sa pensée est clairvoyante, et qu’il désarticule tous les ressorts cachés des sentiments et des actions des autres.

S’il écrit, il ne peut s’abstenir de jeter en ses livres tout ce qu’il a vu, tout ce qu’il a compris, tout ce qu’il sait ; et cela sans exception pour les parents, les amis ; mettant à nu, avec une impartialité cruelle, les cœurs de ceux qu’il aime et qu’il a aimés, exagérant même, pour grossir l’effet, uniquement préoccupé de son œuvre et nullement de ses affections.