Page:Maupassant - L’Inutile Beauté, OC, Conard, 1908.djvu/40

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— C’est incroyable.

— Ils vivent même tous les sept, et c’est une fort bonne mère. Je vais un peu dans la maison, qui est agréable, très calme, très saine. Elle réalise le phénomène de la famille dans le monde.

— Est-ce bizarre ? Et on n’a jamais rien dit d’elle ?

— Jamais.

— Mais, son mari ? Il est singulier, n’est-ce pas ?

— Oui et non. Il y a peut-être eu entre eux un petit drame, un de ces petits drames qu’on soupçonne, qu’on ne connaît jamais bien, mais qu’on devine à peu près.

— Quoi ?

— Je n’en sais rien moi. Mascaret est grand viveur aujourd’hui, après avoir été un parfait époux. Tant qu’il est resté bon mari, il a eu un affreux caractère, ombrageux et grincheux. Depuis qu’il fait la fête, il est devenu très indifférent, mais on dirait qu’il a un souci, un chagrin, un ver rongeur quelconque, il vieillit beaucoup, lui.

Alors, les deux amis philosophèrent quelques minutes sur les peines secrètes, inconnaissables, que des dissemblances de caractères,