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L’ENDORMEUSE.
La Seine s’étalait devant ma maison, sans une ride, et vernie par le soleil du matin. C’était une belle, large, lente, longue coulée d’argent, empourprée par places ; et de l’autre côté du fleuve, de grands arbres alignés étendaient sur toute la berge une immense muraille de verdure.
La sensation de la vie qui recommence chaque jour, de la vie fraîche, gaie, amoureuse, frémissait dans les feuilles, palpitait dans l’air, miroitait sur l’eau.
On me remit les journaux que le facteur venait d’apporter et je m’en allai sur la rive, a pas tranquilles, pour les lire.
Dans le premier que j’ouvris, j’aperçus ces